Modernisée en 2010, la station d’épuration de Crozon est basée dans le secteur de Lostmarc’h. Grâce à cette restructuration et optimisation, la commune dispose aujourd’hui d’un équipement en phase avec les futures normes européennes de rejet en milieu naturel.
Une restructuration d’ordre quantitatif...
La première évolution visée par les travaux de 2010 était d’abord d’améliorer la performance de la station pour s’adapter au développement du réseau d’assainissement collectif et faire face aux variations dues à la fréquentation touristique.
La capacité de traitement est ainsi passée ces derniers mois de 13 500 à 17 700 Equivalents habitants.
... mais aussi d’ordre qualitatif et environnemental
La restructuration de 2010 a permis d’obtenir une meilleure qualité de rejet en milieu naturel. De nouvelles installations ont fait leur apparition au coeur du site de Lostmarc’h, en cohésion fonctionnelle et esthétique (intégration paysagère) avec les ouvrages existants.
Membranes innovantes
La plus importante évolution demeure la filtration physique par système membranaire qui vient compléter un premier traitement biologique (dit « à boues activées ») dans le bassin d’aération.
Cette étape supplémentaire d’épuration tout comme la déphosphatation en font un équipement à la pointe et respectueux de l’environnement et ce, du traitement au rejet en passant par la valorisation des boues.
Le dégrilleur puis les tamiseurs protègent les équipements en aval en piégeant de façon mécanique toutes les matières grossières (filasses, sables, particules de graisse, etc.). Trois tamiseurs (équipements inox inclinés) fonctionnent simultanément en cas de fort débit et offrent une filtration d’1 millimètre.
Dans les bassins concentriques, la combinaison du phénomène d’« anoxie » (absence d’oxygène - bassin extérieur) et d’« aération » (bassins du milieu sur la photo) encourage le développement de bactéries présentes dans les effluents qui se « nourrissent » et dégradent la pollution amenée par les eaux usées.
1e étape : les bactéries sont totalement privées d’oxygène dans le bassin d’anoxie (bassin qui était auparavant le clarificateur, étape finale de filtration à présent remplacée par le process membranaire). Pour se « maintenir en vie », les bactéries utilisent l’oxygène présent dans les molécules de nitrate et les élimine en les transformant en azote gazeux. L’azote gazeux est une substance totalement inoffensive pour l’homme puisque l’air en contient naturellement 78 %.
2e étape : l’apport en oxygène (dit d’aération) des bassins est réalisé par des « ponts brosse » qui aèrent les effluents en surface favorisant ainsi le développement des bactéries.
Du chlorure ferrique (ou sel de fer) est injecté dans les bassins d’aération afin d’abattre par précipitation le phosphore présent dans les effluents à traiter. Ces précipitations sont évacuées par la filière de traitement des boues.
Ce procédé est le seul qui permette d’éliminer le phosphore des eaux usées et d’éviter son rejet en milieu naturel. Le phosphore accélère en effet le phénomène d’algues vertes sur le littoral.
Le nouvel ouvrage regroupe deux réacteurs membranaires. Sous l’action de bulles d’air, des plaques en inox sur lesquelles sont tendues des « membranes » (sorte de matière tissée) ne laissent passer que les molécules d’eau et retiennent les particules.
Ces dernières restent immergées dans les réacteurs et en sont extraites sous forme de boues liquides vers la filière de traitement spécifique. La surface des membranes est de 7 000 m². Offrant une haute qualité de rejet des eaux traitées, ce procédé répond parfaitement aux contraintes des milieux sensibles et des zones littorales.
Entre deux phases de rejet en mer (en fonction des heures de pleine mer) via l’émissaire débouchant dans les falaises entre Porzh Mel et Lostmarc’h, les eaux traitées sont stockées dans un bassin à marée.
Le traitement des boues par centrifugation libère l’eau contenue dans ces boues. La matière obtenue peut être valorisée.
Pour la valorisation par compostage (mélangée à des déchets verts), la centrifugeuse fonctionne en mode « déshydratation ».
Pour la valorisation en agriculture par épandage, l’unité passe en mode « épaississement » et la matière est stockée dans un silo de 500 m3.
Cette unité de traitement est dorénavant à poste dans l’atelier de traitement des boues. Auparavant, une centrifugeuse mobile devait régulièrement être installée. Le rythme d’évacuation des boues est fonction entre autre des mises en culture agricoles.
Création d’une fosse de réception des matières de vidange issues des fosses septiques et des fosses toutes eaux. Munies d’un agrément de la préfecture et d’un badge délivré par la Saur et la mairie, les entreprises d’assainissement pourront venir « dépoter » sur la station (5 euros par m3 facturés à l’entreprise).
A chaque passage, les produits de vidange seront quantifiés, analysés, enregistrés, etc. Tout dépôt non réglementaire sera immédiatement redirigé dans le camion hydro-cureur du professionnel. Une traçabilité à toute épreuve et un bilan carbone revu à la baisse !
Portfolio
Post-scriptum
Le chiffre : 2 135 500 euros
C’est le coût des travaux de restructuration de la station d’épuration autofinancés par la commune et subventionnés à hauteur de 10 % par le Conseil régional et de 30 % par l’Agence de l’eau.
Démarrés en février 2013 du côté des hameaux de bord de mer, les travaux de raccordement du secteur de Tal ar Groas concernent aujourd’hui le cœur du quartier : route de Crozon barrée, déviation par Lanvéoc, transfert des activités du centre de loisirs à l’école Laennec... Quelques bouleversements provisoires de la vie quotidienne pour un chantier durable à fort enjeu environnemental.
La concertation avec le public dès 2009 a orienté les choix d’aménagement des espaces publics de Morgat, quartier en quête de cohésion et de modernité. Après la création d’un parking paysager au Loch, c’est au niveau du front de mer, ainsi libéré du stationnement, que les travaux se poursuivent. Une constante : préserver et capitaliser les composantes qui font l’authenticité et l’identité de Morgat.